Les figures de style sont des instruments linguistiques raffinés qui enrichissent notre langage, apportant nuances et profondeur à nos expressions écrites et orales. Employées abondamment dans la littérature, elles transcendent le simple usage quotidien des mots pour captiver l’auditeur ou le lecteur.
Cours Griffon vous dévoile par cet article une liste exhaustive de figures de style, classées et expliquées, pour éclairer leur utilisation dans divers contextes.
Qu’est-ce qu’une figure de style ? Définition
Une figure de style est un procédé d’expression qui détourne les mots de leur signification habituelle ou modifie leur arrangement habituel pour produire un effet particulier.
Ces outils stylistiques plongent leurs racines dans la rhétorique antique où orateurs et écrivains les utilisaient pour persuader, émouvoir ou captiver leur public.
En littérature française, des auteurs emblématiques tels que Victor Hugo, Jean Racine et Charles Baudelaire ont magistralement utilisé ces techniques pour donner vie à leurs textes, enrichissant chaque phrase de métaphores, d’hyperboles ou d’antithèses qui marquent l’esprit et le cœur.
Par exemple, dans Les Contemplations, Hugo utilise abondamment la personnification pour donner une âme à la nature, tandis que Racine, dans Andromaque, maîtrise l’art de la périphrase pour intensifier le drame.
Pourquoi utiliser les figures de style ?
Les figures de style ne sont pas seulement des ornements littéraires ; elles constituent un outil rédactionnel puissant pour clarifier, persuader et embellir le discours.
D’un point de vue académique, leur utilisation permet aux étudiants de développer une pensée critique plus profonde, d’améliorer leur compétence rédactionnelle et de mieux interpréter les textes littéraires. Par exemple, en employant une métaphore, un écrivain peut provoquer une révélation soudaine chez le lecteur ou lui faire voir un concept banal sous un jour tout à fait nouveau.
Pour les étudiants, maîtriser ces outils peut être décisif lors d’examens tels que le bac de français où la capacité à analyser et à utiliser des figures de style est explicitement testée.
La liste de toutes les figures de styles
Figures de l’analogie
Métaphore : établit une identité implicite entre deux réalités sans connecteur comparatif.
Exemple : « Le temps est un voleur qui nous dérobe nos plus belles années. »
Comparaison : relie deux éléments par un connecteur explicite pour souligner leur similitude.
Exemple : « Il est têtu comme un âne. »
Personnification : attribue des qualités humaines à un objet ou une idée.
Exemple : « L’automne peint les feuilles avec sa palette de feu. »
Allégorie : utilise une image concrète pour représenter une idée abstraite, souvent soutenue par une série de métaphores.
Exemple : « La justice est souvent représentée par une balance. »
Figures de la substitution
Synecdoque : utilise une partie pour évoquer le tout.
Exemple : « Il a de nouvelles têtes dans son cours. » (pour de nouveaux étudiants)
Métonymie : remplace un élément par un autre auquel il est logiquement associé.
Exemple : « Boire un verre » (le contenu du verre).
Périphrase (ou circonlocution) : remplace un terme par une expression plus longue pour le décrire.
Exemple : « Le roi des animaux » pour désigner un lion.
Antonomase : utilise un nom propre comme nom commun ou inversement.
Exemple : « C’est un vrai Don Juan. »
Antiphrase : exprime une idée par son contraire dans un but ironique ou sarcastique.
Exemple : « Bravo, tu as vraiment bien travaillé ! » pour critiquer un travail médiocre.
Figures de l’opposition
Antithèse : juxtapose deux idées opposées pour mettre en relief le contraste.
Exemple : « Elle ouvre les yeux pour rêver, il rêve pour oublier. »
Oxymore : associe deux termes de sens opposés dans une même expression.
Exemple : « Une douce violence. »
Figures de l’association
Paronomase : rapprochement de mots de sonorité semblable mais de sens différent.
Exemple : « Un coup de foudre et de foudroiement. »
Anacoluthe : rupture de la syntaxe habituelle d’une phrase.
Exemple : « Ma mère disait toujours, elle avait raison. »
Asyndète : suppression des conjonctions pour accélérer le rythme ou créer un effet de surprise.
Exemple : « Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu. »
Figures de l’amplification
Hyperbole : emploie l’exagération pour accentuer un trait.
Exemple : « Un silence à faire trembler les étoiles. »
Anaphore : répète un mot ou une expression au début de phrases successives pour renforcer un message.
Exemple : « Demain, j’agirai. Demain, je parlerai. Demain, je changerai. »
Figures de l’atténuation
Euphémisme : adoucit l’expression de notions qui pourraient être perçues comme désagréables.
Exemple : « Il a passé l’arme à gauche. » (pour dire qu’il est mort)
Litote : exprime une idée de manière atténuée pour suggérer davantage.
Exemple : « Ce n’est pas mauvais. » (pour dire que c’est très bon)
Figures de la construction
Parallélisme : répète une structure syntaxique.
Exemple : « Chantez, pleurez, priez, implorez.«
Ellipse : omission de mots essentiels qui restent compris par le contexte.
Exemple : « Quoi de neuf ? » (sous-entendu : « Qu’y a-t-il de neuf ? »)
Chiasme : structure croisée des termes dans une phrase pour créer un effet de symétrie.
Exemple : « L’art d’enchanter et de surprendre, de peindre et de poétiser. »
Gradation (ou climax) : une série d’idées ou de termes est présentée dans un ordre croissant ou décroissant d’intensité.
Exemple : « Je ris, tu ris, nous rions, ils jubilent ! »
Répétition : réitération d’un mot ou d’une expression pour insister sur son importance ou créer un rythme.
Exemple : « Liberté, liberté chérie, que de crimes on commet en ton nom ! »
Énumération (ou accumulation) : liste de termes ou d’idées pour renforcer un propos.
Exemple : « Il avait emporté des livres, des crayons, des cahiers et même une lampe de poche. »
Figures de l’expression
Question rhétorique (ou oratoire) : question à laquelle on ne cherche pas de réponse, utilisée pour persuader ou faire réfléchir.
Exemple : « Qui pourrait croire une telle absurdité ? »
Hypallage : attribution d’un terme à un autre terme auquel il n’est normalement pas associé.
Exemple : « Des mains fiévreuses saisissent un souffle ardent. »
Zeugma : emploi d’un mot pour deux éléments, dont il a un sens différent.
Exemple : « Il a perdu son sang-froid et sa patience. »
Figures de sonorité
Allitération : répétition de consonnes pour créer un effet sonore.
Exemple : « Le vent vif voltigeait dans les vergers. »
Assonance : répétition de voyelles pour produire un effet musical.
Exemple : « Il court, le blond enfant, le blond soleil. »
Figure de l’apostrophe
Apostrophe : adresse directe à une personne, à une divinité ou à un objet.
Exemple : « Ô temps, suspends ton vol ! »
Approfondir le sujet : point historique et éducatif sur les figures de style
Les figures de style ne se limitent pas à être de simples procédés stylistiques ; elles sont des piliers fondamentaux dans l’enseignement du français, enrichissant la compréhension et l’expression chez les élèves. À Paris, comme dans d’autres métropoles francophones, l’importance de maîtriser ces techniques dès le début de l’éducation est soulignée pour exceller dans certaines matières spécifiques et pour affiner tant sa pensée critique que sa créativité verbale.
Historiquement, les figures de style ont été popularisées par des auteurs illustres comme Victor Hugo et Jean Racine. Leur maîtrise de la langue française à travers divers procédés tels que l’antithèse, la métonymie ou l’anaphore illustre la puissance de la rhétorique et son impact sur le discours et la littérature. Par exemple, Chateaubriand, dans son œuvre, utilisait fréquemment l’ironie et l’hyperbole pour critiquer la société de son époque, montrant comment un homme peut utiliser le langage pour influencer les idées et les comportements.
Dans les cours de français, les enseignants utilisent des exemples tirés de textes de Corneille ou de Hugo pour démontrer comment la gradation, la personnification ou encore l’allégorie servent à construire un discours puissant et mémorable. Ces exemples permettent aux étudiants de voir comment les éléments linguistiques, lorsqu’ils sont habilement employés, transforment un simple énoncé en une œuvre d’art pleine de sens et d’effet.
Le groupe des figures de construction, incluant le chiasme, l’énumération et la parataxe, est également étudié pour montrer comment l’arrangement des termes dans une phrase influence la perception et l’interprétation du texte. Cela souligne l’importance de la construction syntaxique dans la communication efficace.
Quel est l’impact des figures de style dans le discours public et la communication moderne ?
Les figures de style transcendent également les limites de la littérature et jouent un rôle crucial dans le discours public et la communication moderne. Elles permettent aux orateurs, qu’ils soient politiciens, entrepreneurs ou activistes, de renforcer leurs messages, de susciter des émotions et d’engager leur audience de manière plus efficace. À l’ère des médias sociaux et de la communication instantanée, la capacité de se démarquer à travers un discours riche et percutant est plus précieuse que jamais.
Dans le domaine de l’éducation, enseigner comment identifier et utiliser ces figures permet aux étudiants de développer une compétence essentielle : la capacité à analyser et critiquer le discours médiatique et public. Cela les prépare à mieux comprendre les subtilités de la langue et les techniques de persuasion, compétences cruciales dans un monde où l’information et la désinformation se côtoient fréquemment.
Les cours de français, particulièrement ceux axés sur la rhétorique et la composition textuelle, intègrent donc des activités où les élèves doivent créer des discours ou des textes en utilisant des figures de style spécifiques. Cela les aide à saisir la beauté de la langue française ainsi que son pouvoir persuasif et ses nuances dans une autre mesure. Ces compétences sont ensuite appliquées dans des simulations de débats, des présentations orales et dans leurs écrits académiques.
Utiliser des figures comme la litote, la métonymie ou la synecdoque peut transformer un discours politique ou publicitaire en une œuvre d’art rhétorique qui résonne avec un large public. Par exemple, l’hyperbole est souvent utilisée pour accentuer un point de vue, créant un effet dramatique qui attire l’attention et provoque la réflexion. De même, l’anaphore, par sa répétition rythmique, peut ancrer une idée dans l’esprit des auditeurs, augmentant ainsi son impact émotionnel et mnémonique.
Que retenir des figures de style ?
Les figures de style sont bien plus que des artifices de langage. Il s’agit de véritables outils de pensée critique et de créativité verbale, essentiels pour toute communication efficace et impactante.
Cours Griffon propose des enseignements à distance couvrant tous les niveaux, de l’école maternelle jusqu’au lycée. Avec un corps professoral qualifié et passionné, Cours Griffon offre également du soutien scolaire sur-mesure et des cours particuliers adaptés à chaque élève. Que ce soit pour renforcer des compétences ou pour exceller dans des matières spécifiques, les étudiants bénéficient d’un accompagnement de qualité qui les prépare efficacement aux exigences académiques, y compris le bac de français et d’autres évaluations essentielles. Et apprennent, bien sûr, à repérer et à manier les figures de style!