FigaroVox – 19 septembre 2014
Xavier du Bellay, fondateur des Cours Griffon, nous explique en quoi le numérique à l’école va révolutionner le monde de l’éducation.
Xavier du Bellay, diplômé de l’ESSEC et de Sciences Po, est entrepreneur et fondateur du Cours Griffon (cours par internet pour les collégiens).
Alors que François Hollande a annoncé, durant sa conférence de presse, un grand plan numérique pour l’école, Xavier du Bellay analyse les changements induits par l’introduction des nouvelles technologies à l’école.
Le numérique à l’école
Le succès du livre de François-Xavier Bellamy le confirme (Les Déshérités – Plon), la transmission des savoirs est un des enjeux majeurs de notre époque. C’est surtout une préoccupation quotidienne des parents qui savent bien dans quel environnement sans concession vont devoir grandir leurs enfants. Au-delà d’un simple bagage technique permettant de s’insérer sur le marché du travail, c’est bien une capacité à appréhender la complexité du monde qui est en jeu. Et cette capacité de réflexion se forge au contact des enseignements précisément hérités de ceux qui nous précèdent: en sciences, en histoire, en philosophie …
Mais cette nécessité d’une transmission organisée ne fait pas l’unanimité: le débat ne porte plus seulement sur ce qu’il convient de transmettre, mais sur le fait même de transmettre. Le professeur devrait-il se muer en simple accompagnateur, laissant l’élève dans la posture du «savant-chercheur»? Un élève testerait alors ses hypothèses, les validant, les invalidant, progressant patiemment pas à pas.
La révolution numérique vient percuter ce questionnement en rendant accessible à tous, de façon instantanée, la quasi-totalité des données connues à ce jour. Selon l’expression de Michel Serres, «Petite Poucette» tient le monde dans sa main par le biais de son téléphone connecté. L’élève en saurait-il autant que le maître? Le professeur se retrouverait-il alors nu? Condamné à ce simple rôle d’accompagnateur de l’élève dans la construction de son propre savoir? Rôle d’accompagnateur d’autant plus nécessaire que l’information numérique est organisée en réseau, qu’une page internet renvoie vers plusieurs, que tout est mêlé, qu’il n’y a plus de début et pas de fin. Un certain malaise des enseignants se fait sentir actuellement sur le positionnement à adopter.
Faudrait-il bannir le numérique au nom d’une transmission nécessaire de l’héritage intellectuel? Il semblerait dangereux de garder une unique posture défensive sur cette question et de rater une évolution technologique majeure. Mais tenter de sauver l’école uniquement par le passage au numérique serait voué à l’échec.
Il est évident que rien ne remplacera le livre pour tout ce qu’il apporte d’organisation linéaire du savoir.
Une voie raisonnable serait d’exploiter avec discernement les opportunités fabuleuses que présente le numérique pour permettre justement une transmission massive, ambitieuse et peu onéreuse des savoirs. La clé serait dans un «métissage de la culture traditionnelle du livre et la plus récente culture des écrans», selon l’expression de l’Académie des sciences (L’enfant et les écrans – Hors collection Le Pommier). De fait, cela pourrait permettre une réduction significative des inégalités sociales.
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